Richard Proust/ Michel douilly
Chant: Richard Proust
Être jeune et beau c’est rassurant
C’est plaisant
Libre et insouciant c’est épatant
Enivrant
Même si on y croit çà ne dure pas
C’est comme ça
Nos nuits et nos jours, bonsoir, bonjour
C’est trop court
Car demain
Oui demain
C’est jamais très loin
Baudelaire nous l’a dit
Vin, vertu, poésie
Il faut nous enivrer
Tout faire pour oublier
BIS
Aimer et le dire, se divertir
S’étourdir
Vivre le présent, tromper le temps
C’est urgent
Car demain
Oui demain
C’est jamais très loin
Baudelaire nous l’a dit
Vin, vertu, poésie
Il faut nous enivrer
Tout faire pour oublier
Gorgeons nous de beauté
D’amour, D’amitié
Noyons la solitude et la détresse
En recherchant l’ivresse
Oui dans les nuages c’est un voyage
On s’évade
En s’étourdissant, en profitant
S’extasiant
Car demain
Oui demain
C’est jamais très loin
Baudelaire nous l’a dit
Vin, vertu, poésie
Il faut nous enivrer
Tout faire pour oublier
BIS
Il faut être toujours ivre. Tout est là : c'est l'unique question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague, à l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il est ; et le vent, la vague, l'étoile, l'oiseau, l'horloge, vous répondront : « Il est l'heure de s'enivrer ! Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-vous ; enivrez-vous sans cesse ! De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise. »
CHARLES BAUDELAIRE